L’interview-café de Victoire de Villiers, créatrice de Louvreuse

Rencontre
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L’interview-café est un rendez-vous mensuel de La Gazette du Bon Marché. Et par “rendez-vous”, on veut dire qu’il est à la fois digital et physique — un moment partagé en magasin, que l’on vous raconte ici.

 

Ce mois-ci, rendez-vous est pris au 1er étage chez Season, avec Victoire de Villiers, la créatrice de Louvreuse. Cette jeune marque de maroquinerie a récemment fait une entrée (très remarquée) au Bon Marché Rive Gauche.


© Le Bon Marché Rive Gauche

Rencontre

La Gazette : Bonjour Victoire ! Comment allez-vous ?

 

Victoire : Très bien ! J’ai mes habitudes dans ce café. Ça me fait plaisir de commencer la journée ici.

 

— Sans regarder la carte (qu’elle connaît par cœur), Victoire commande un café allongé. Le sourire aux lèvres, elle entame la conversation.


La Gazette : Louvreuse est présente à l’Espace Maroquinerie du Bon Marché Rive Gauche. Que cela représente-t-il à vos yeux ?


Victoire : Un rêve d’adolescente ! J’ai grandi en Vendée et à chaque passage à Paris, je venais au Bon Marché. J’y ai fait ma culture mode. C’est un honneur de voir ma marque s’installer de manière pérenne dans ce Grand Magasin qui fut, et reste, ma référence.

 

La Gazette : On dit souvent que la création d’une marque répond à un manque. Quel était le vôtre ?


Victoire : Il y a six ans, il n’existait pas en France de haute maroquinerie à un prix accessible. Après avoir décroché mon diplôme à l’École du Louvre, je me suis lancé un défi : celui d’imaginer une ligne de belle facture, au design innovant et au coût raisonnable.




© Le Bon Marché Rive Gauche

« J’ai compris à quel point le sac pouvait être une pièce décorative, tout en étant fonctionnel. L’identité de Louvreuse est née ainsi : de mon approche très artistique de l’accessoire. »

– Victoire de Villiers, la créatrice de Louvreuse

La Gazette : Avec vos sacs, vous jetez un pont entre l’art et la maroquinerie. Comment vous est venue cette idée ?

 

Victoire : À l’École du Louvre, j’ai choisi le sac comme objet d’études. Lors de travaux pratiques, j’ai créé un modèle qui a provoqué chez moi un déclic. J’ai compris à quel point le sac pouvait être une pièce décorative, tout en étant fonctionnel. L’identité de Louvreuse est née ainsi : de mon approche très artistique de l’accessoire.

 

— Victoire précise qu’elle a très tôt imaginé la personnalisation des sacs, pour les rendre encore plus singuliers. Un service d’embossage mis en avant sur son corner au Bon Marché Rive Gauche.

 

La Gazette : Quelle est l’histoire derrière le nom de la marque ?


Victoire : Avec ce nom, je fais plusieurs clins d’œil : d’abord aux étudiantes de l’École du Louvre, qui sont surnommées  louvreuses. Puis aux ouvreuses des lieux de spectacle qui, plus jeune, me fascinaient. Et enfin aux précieux ouvrages, sortis des mains des artisans.




© Le Bon Marché Rive Gauche

« Avec ce nom, je fais plusieurs clins d’œil : d’abord aux étudiantes de l’École du Louvre, qui sont surnommées « louvreuses ». Puis aux ouvreuses des lieux de spectacle qui, plus jeune, me fascinaient. Et enfin aux précieux ouvrages, sortis des mains des artisans. »

– Victoire de Villiers, la créatrice de Louvreuse


La Gazette : Quels sont les courants artistiques que vous explorez avec les sacs ?

 

Victoire : Depuis les débuts de Louvreuse, j’explore le mouvement Memphis, né en Italie et dont le designer Ettore Sottsass était le chef de file. Chaque saison, je m’inspire d’une œuvre de ce courant. Pour les formes géométriques, comme pour les combinaisons de couleurs.

 

La Gazette : Comment cela se traduit-il dans le design des pièces ?

 

Victoire : Les sacs ont des lignes cubiques, rondes ou pyramidales, à l’image de Cleo, notre modèle phare. Il fait d’ailleurs une apparition dans un épisode de la série Emily in Paris 

 

La Gazette : Vos créations sont fabriquées en France et dans une région bien spécifique. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?

 

Victoire : J’ai choisi le Pays Choletais, car on y trouve des ateliers détenant un grand savoir-faire maroquinier. J’ai tissé un rapport de confiance avec une famille d’artisans. Ils réalisent nos sacs en utilisant les chutes de cuir provenant de maisons de luxe avec lesquelles ils travaillent. Ce qui permet de bénéficier de tarifs intéressants, et de proposer ensuite des sacs à un prix juste.

 

— Victoire se dit fascinée par l’aptitude des artisans à concrétiser des idées singulières grâce à leur savoir. Une dextérité qui la surprend toujours.

 

La Gazette : Selon vous, que révèle un sac sur une personne ?

 

Victoire : Il reflète sa personnalité ou son humeur du jour. J’aime l’idée que mes sacs apportent un peu de gaieté au quotidien, avec leurs formes ludiques et leurs coloris vifs. Si j’arrive à rendre les journées plus légères avec mes créations, alors ma mission est (quasi) accomplie.



© Le Bon Marché Rive Gauche

Louvreuse au Bon Marché