L'Histoire du Bon Marché

À l’image d’un Paris du 19e siècle où tout bouge, tout change, tout s’invente, un petit magasin de nouveautés à l'angle de la rue de Sèvres et de la rue du Bac devient, sous l’impulsion des époux Boucicaut, le premier Grand Magasin parisien.  


Bousculant les traditions dès ses débuts, Le Bon Marché Rive Gauche reflète plus que jamais l’esprit de ses créateurs : une ouverture sur le monde, un goût pour la culture, une tradition sans cesse revisitée. Retour sur l’histoire de ce lieu iconique. 


L’esprit visionnaire d’Aristide et Marguerite Boucicaut

En 1852, Aristide Boucicaut, fils de chapeliers monté à Paris pour être calicot, comprend vite qu’il y a une place pour un nouveau commerce, pour proposer plus de choix aux acheteurs. Avec son épouse Marguerite, ils transforment rapidement une boutique en une « cathédrale du commerce moderne », faisant du Bon Marché le premier des Grands Magasins parisiens. 


Visionnaires et audacieux, les Boucicaut innovent : prix fixes, marges réduites, livraison à domicile, échange d’articles, vente par correspondance, mois du blanc, soldes, concerts privés, salon de lecture et galerie de tableaux… Dans le monde entier, on s’inspire bientôt du modèle commercial inventé par ce couple précurseur et visionnaire.  


Du magasin de nouveautés au grand magasin

Le succès fulgurant des Boucicaut se traduit aussi par l’évolution architecturale de leurs magasins. Alors que Le Bon Marché n’est d’abord qu’un petit magasin de nouveautés, dédié à la vente d'articles textiles, à l’angle des rues du Bac et de Sèvres, leurs projets d’expansion ne tardent pas à se concrétiser. Un nouvel édifice est construit à l’angle de la rue de Sèvres et de la rue Velpeau entre 1869 et 1872. Il faut attendre 1888 pour que Le Bon Marché occupe l’ilot complet.

Grâce au talent des architectes Alexandre Laplanche puis Louis-Charles Boileau, l’ensemble est unifié, harmonisé et, en 1905, date de la fin des travaux, Le Bon Marché a l’apparence que nous lui connaissons aujourd’hui. L’aménagement intérieur est, quant à lui, le fruit du travail des ateliers Moisant et de Gustave Eiffel, qui appliquent au Bon Marché leurs dernières recherches en termes d’architecture métallique industrielle, afin de créer une structure qui laisse entrer la lumière.


Mais cette expansion ne s’arrête pas là, puisque Le Bon Marché, à partir de 1899, ouvre son annexe de l’autre côté de la rue de Babylone. En 1912, les Nouveaux Magasins sont inaugurés à l’emplacement de l’actuelle Grande Epicerie de Paris, de l’autre côté de la rue du Bac. Après un incendie ravageur en 1915, ce bâtiment sera reconstruit dans un style Art Déco et de nouveau inauguré en 1923.


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Rétrospective en images

Œuvres sociales et philanthropiques

Dès la pose de la première pierre des travaux d’agrandissement du Bon Marché en 1869, les Boucicaut font part de leur souhait de contribuer au bien du plus grand nombre. Marguerite Boucicaut enterre dans une boîte de plomb la déclaration suivante : « Je désire donner à cette construction, toute spéciale, une organisation philanthropique qui me permette, en me rendant utile à mes semblables, de témoigner à la Providence toute ma reconnaissance pour le succès dont elle n’a cessé de couronner mes efforts… ».


Si son esprit visionnaire à fait d’Aristide Boucicaut un pionnier du commerce moderne, Marguerite Boucicaut, quant à elle, véritable dame patronnesse du Bon Marché, n’a cessé de témoigner d’une générosité sans faille, tant à l’égard des employés de sa Maison qu’à celui de causes extérieures à son commerce. Caisse de prévoyance, intéressement sur les bénéfices, consultations médicales gratuites, cours du soirs… Les Boucicaut chérissent leurs employés et ceux-ci le leur rendent bien. Leurs funérailles en 1877 et 1887 sont en effet accompagnées par une foule compacte, parmi laquelle un grand nombre d’employés viennent rendre hommage à des patrons bienveillants et généreux.



« Cours du soir pour les employés : musique, langues, escrime. » © Archives Le Bon Marché Rive Gauche


« Marguerite Boucicaut rencontre Louis Pasteur 1886. Elle participera généreusement à la création de son Institut. » © Archives Le Bon Marché Rive Gauche


« Square Boucicaut. Monument sculpté par Moreau-Vauthier en 1914 à l’effigie de Marguerite Boucicaut et de la baronne de Hirsch sous les traits de la bienfaisance et de la charité. » © Archives Le Bon Marché Rive Gauche

La Grande Épicerie de Paris

Si Le Bon Marché a d’abord proposé à ses clients des produits alimentaires rares et précieux comme du café, du cacao et des chocolats dans de jolies boîtes richement décorées, son offre alimentaire s’est rapidement étoffée et un rayon d’alimentation s’est peu à peu développé. En 1988, La Grande Epicerie de Paris, filiale du Bon Marché Rive Gauche, se transforme et devient le plus important des magasins alimentaires de la capitale. Fin 2013, après 18 mois de rénovation, la Grande Epicerie de Paris célèbre son nouvel écrin. Aujourd’hui, elle offre une expérience unique, révélant les savoir-faire des métiers de bouche, une sélection toujours plus pointue de produits d’exception – rares ou traditionnels – ainsi que de nouveaux univers et services. 


Et en 2017, La Grande Epicerie de Paris a ouvert une seconde adresse parisienne, au 80 rue de Passy, Paris 16ème.


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