L’interview-café de Sarah Poniatowski, fondatrice de Maison Sarah Lavoine

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L’interview-café est un rendez-vous mensuel de La Gazette du Bon Marché. Et par « rendez-vous », on veut dire qu’il est à la fois digital et physique — un moment partagé en magasin, que l’on vous raconte ici.

 

Ce mois-ci, rendez-vous est pris à La Table, au 1er étage de La Grande Épicerie de Paris, avec Sarah Poniatowski, architecte d’intérieur et fondatrice de Maison Sarah Lavoine. Un label de décoration et de mode, dont la couleur est la marque de fabrique, et qui déploie toute sa palette sur nos murs et dans nos vestiaires. 


Photos ©Le Bon Marché Rive Gauche

Rencontre

La Gazette : Bonjour Sarah, comment allez-vous ?

 

Sarah Poniatowski : Très bien, merci !

 

— Sarah commande un thé, prend le temps de le savourer et jette un regard ravi autour d’elle. 

 

Quelles images vous viennent à l’esprit quand on évoque Le Bon Marché Rive Gauche ?

 

J’associe Le Bon Marché à un lieu familier, que je fréquente depuis mon enfance. Un endroit unique qui continue de me surprendre, car on y découvre des marques que l’on ne voit pas ailleurs. J’apprécie aussi le fait qu’il s’adresse à toutes les générations. J’y vais avec mes proches, quel que soit leur âge. 

 

Maison Sarah Lavoine s’est développée à l’international. En quoi est-ce important d’être présent dans ce grand magasin parisien ?

 

Le Bon Marché est une vitrine prestigieuse pour une marque. Il représente le rêve parisien et l’excellence à la française. Il était capital pour nous d’en faire partie.

Avec votre label, vous avez créé un univers très identifiable. Qu’est-ce qui fait votre différence ?

 

Le fait d’avoir imaginé un art de vivre global, qui inclut le mobilier, l’art de la table, le prêt-à-porter et la joaillerie. Chaque domaine se répond grâce à une palette de couleurs harmonieuse et un soin particulier accordé aux matériaux.

 

— Sarah est convaincue qu’être entouré de beaux objets participe au bien-être. C’est ce qui la motive fortement dans son travail. 

 

Vous avez inventé le « Bleu Sarah ». À quoi fait-il référence dans votre histoire ?

 

Aux multiples voyages que j’ai faits. Ce bleu évoque les saris des femmes indiennes et la traîne des paons croisés en Asie. Cette couleur est devenue notre identité, et elle sert de fil rouge aux différentes lignes. Je m’amuse à l’associer à des tons inattendus, comme l’aubergine ou le jaune.

 

— Sarah explique à quel point le voyage est une source d’inspiration pour son travail. Elle révèle que son dernier périple à Mexico City, où elle a eu un coup de cœur pour la maison de Frida Kahlo, va certainement nourrir ses prochaines collections. 

En mode et en design, quels sont les objets que vous préférez concevoir ?

 

C’est difficile de choisir ! En ce moment, j’aime travailler les miroirs. Pour la perspective qu’ils offrent, et les reflets qu’ils créent dans une maison.


Vos trois conseils pour rendre une maison vivante et chaleureuse ?

 

Il n’y en a qu’un : donner une âme à un lieu avec des objets que l’on apprécie vraiment. 

 

Qu’aimez-vous mettre sur un mur nu ?

 

Des photos, des dessins, des tableaux qui nous font voyager rien qu’en les regardant.

 

Quel est votre rapport à la lumière, dans les lieux que vous créez, mais aussi ceux que vous habitez ?

 

J’ai absolument besoin de voir le ciel. C’est pour cela que j’adore vivre sous les toits ! Sur un chantier, je fais très attention à faire pénétrer la lumière naturelle dans les pièces.

 

— Sarah explique aussi son goût pour les bougies, qu’elle dispose chez elle en accumulation. Elle ne se lasse pas de cette ambiance.

Maisons, hôtels, restaurants : en tant qu’architecte d’intérieur, vous signez de multiples projets. Que rêvez-vous encore de réaliser ?

 

Chaque nouveau projet est excitant, car c’est avant tout la rencontre humaine qui m’intéresse. Décorer un lieu à la montagne ou sur une île lointaine serait un beau pari. 

 

L’objet du quotidien le plus malin selon vous ?

 

Celui qui me procure de l’émotion. J’en éprouve face aux objets des designers Ronan et Erwan Bouroullec.

 

— Sarah poursuit la liste en évoquant aussi le travail de Philippe Starck, d’Andrée Putman et de Charlotte Perriand. Des génies qu’elle admire pour avoir marqué l’histoire du design.

 

Et l’objet qu’il reste encore à inventer ?

 

Une pendule à remonter le temps. Je vivrais dans les années 60 et 70 pour profiter de la liberté de cette époque. Et j’irais aussi en Pologne, pour plonger au plus profond de mes racines familiales.