L’interview-café de Clara Blocman, fondatrice d’Ysé

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L’interview-café est un rendez-vous mensuel de La Gazette du Bon Marché. Et par « rendez-vous », on veut dire qu’il est à la fois digital et physique — un moment partagé en magasin, que l’on vous raconte ici.

 

Ce mois de novembre 2022, rendez-vous est pris au deuxième étage chez Rose Bakery, avec Clara Blocman, fondatrice de la marque de lingerie Ysé.


©Le Bon Marché Rive Gauche

Rencontre

Bonjour Clara. C’est un plaisir de vous rencontrer !


Plaisir partagé !

 

 — Après avoir commandé un café allongé, Clara précise qu’elle s’est sentie privilégiée en parcourant les allées vides du Bon Marché Rive Gauche. C’est la première fois qu’elle y vient tôt le matin, avant l’heure d’ouverture.

 

Ysé fête ses dix ans cette année. Quelles sont vos plus belles réussites depuis son lancement ?


L’aventure humaine avant tout. Il n’y a pas de jolis produits sans une solide équipe derrière. Mes collaborateurs sont fiers d’appartenir à Ysé. Dix années d’existence, c’est un rêve qui se réalise pour tous.

 

À l’origine, la marque était 100 % digitale avant de développer des points de vente. Quel fut l’impact de son entrée au Bon Marché, un an après son lancement ? 


Ce fut une étape importante pour Ysé. Ça a renforcé son image et accru sa visibilité. Depuis ce jour, Le Bon Marché me renouvelle sa confiance. Il y a une vraie fidélité de la part du Grand Magasin.

Depuis 2012, Ysé célèbre la pluralité des corps et des carnations. Qu’est-ce qui a motivé ce parti pris ?


Au départ, Ysé était essentiellement dédié aux petites poitrines, avec l’envie de les valoriser. Forte de cet ADN, la marque a développé un message de sincérité et de bienveillance envers tous les corps. Nous avons été précurseurs en ce domaine. Je me réjouis de voir que la diversité est désormais défendue par de nombreux labels.

 

Vos campagnes de publicité mettent en scène la normalité des corps. Quel est le message derrière ces images ?


Quand j’ai lancé Ysé, je ne me reconnaissais pas dans les publicités de lingerie. J’avais envie de mettre en lumière la beauté du corps, en ne masquant pas ce qui est communément appelé un « défaut ». Pour nous, des vergetures, une cicatrice ou de la cellulite n’en sont pas.

 

— Avec douceur, Clara explique l’importance de rééduquer notre regard. Et la photographie, selon elle, a ce pouvoir.  


Il y a trois ans, votre podcast « Intimité » sondait notre rapport à la féminité. Qu’avez-vous appris de ces échanges ?



J’ai adoré entendre les histoires de ces femmes. Il y avait une dimension universelle dans chaque témoignage. J’ai retenu l’importance de porter un regard doux sur nos corps. Et je suis persuadée que la lingerie peut y contribuer avec des pièces qui nous flattent, sans tricher.

Ysé revendique des engagements responsables. Comment ont-ils évolué en dix ans ?


Chaque année, nous définissons de nouveaux objectifs afin d’alléger notre impact sur l’environnement. Notre réflexion s’est portée sur la valorisation des chutes de tissus, sur la certification des matières utilisées et sur un circuit court de fabrication. Tout n’est pas encore parfait, mais notre but est de nous améliorer.

 

Avec votre projet « Seconde Vie », vous avez franchi un autre cap dans la durabilité. Expliquez-nous.


Ysé parie sur l’économie circulaire. L’idée était de récupérer auprès de nos clientes d’anciens maillots de bain de la marque, de les sublimer et de les remettre en vente. Ce coup d’essai, très concluant, nous a convaincu d’étendre le concept à l’ensemble des lignes.

« Ysé parie sur l’économie circulaire. L’idée était de récupérer auprès de nos clientes d’anciens maillots de bain de la marque, de les sublimer et de les remettre en vente. »

Clara Blocman

Pour vos dix ans, vous dévoilez deux collaborations, fidèles à vos valeurs, avec La Fabrique Nomade et Nona Source. Pouvez-vous les révéler ?



J’avais envie de placer le savoir-faire au cœur de notre ligne anniversaire. J’ai fait appel à l’association La Fabrique Nomade. Elle réinsère professionnellement des migrants ayant des compétences artisanales. Nous avons utilisé leur expertise pour créer des tenues de nuit, fabriquées avec des chutes de tissus collectées par Nona Source. Cette capsule exceptionnelle — composée d’un kimono, d’un pyjama et d’une robe de nuit — est à découvrir en exclusivité au Bon Marché.

 

— Clara se dit très fière de cette capsule qui illustre ses engagements humains et responsables. Seules 30 pièces sont prévues par modèle. Le signe d’une production raisonnée.

 

Quels sont les mots qui résument le mieux l’aventure Ysé ?


Liberté. Femmes. Corps. Cœur. Intimité. Peau. Progrès. Engagement. Rêve. Et équipe ! Sans elle, je ne pourrais pas imaginer le futur d’Ysé.

Ysé célèbre Noël au Bon Marché