Les 5 confessions créatives de Charlotte de Fayet
Publié le 29 octobre 2025
Le regard qui se fixe dans le vôtre, Charlotte de Fayet sent les choses — et les gens. Depuis toujours, l’entrepreneuse marche à l’instinct. Rien d’étonnant donc si ce matin d’automne, dans Les Salons Particuliers du Bon Marché, elle nous parle de son maître étalon : l’intuition. Un sixième sens qui ne lui a jamais fait défaut, et qu’elle cultive au quotidien pour donner à Molli ses (nouvelles) lettres de noblesse. Voici ses confessions.
Avoir du flair
« J’ai connu la marque il y a des années de cela : leur boutique du boulevard Saint-Germain était juste à côté de chez moi. Je me rappelle cette layette très délicate, ces petits volants, ce point mousse. C’était raffiné et pur. C’est après avoir passé 10 ans à travailler au marketing de grands groupes que j’ai eu envie d’autre chose. Au début, je ne savais pas vraiment quoi. Et puis, j’ai eu cette envie un peu folle de redonner du cachet à une belle endormie. Sans hésitation, j’ai tout de suite repensé à Molli. Comme une évidence. En entrant en contact avec le gérant, j’ai appris que la marque liquidait ses stocks. Méthodique, j’ai étudié la marque sous toutes ses coutures. Son potentiel, sa portée, son aura, son histoire. J’étais captivée. En 2014, j’ai repris la Maison. »
Perpétuer un savoir-faire
« La qualité des produits Molli n’était pas à prouver. Mais qu’allais-je apporter de nouveau ? J’ai très vite fait le choix de proposer un vestiaire féminin, centré autour de cette maille si identitaire. Mais une amie m’avait mise en garde en me disant à quel point la maille était une matière technique, très difficile à travailler. Elle était elle-même diplômée du Studio Berçot et avait fait toute sa carrière dans la mode. Moi qui n’ai aucune formation couture, c’est dire à quel point je lui faisais confiance… C’est elle qui m’a fait rencontrer la styliste qui dessine et développe les pièces Molli depuis dix ans. Je me rappelle son arrivée, avec son book sous le bras. Je n’avais jamais recruté de styliste, alors j’ai fait confiance à mon intuition. Dix ans plus tard, je peux dire qu’elle ne m’a pas trompée. »
Habiller les femmes actives
« Ma mère avait un bureau de presse, c’était une femme active indépendante. Quand je la voyais partir le matin, dans ses jupes en cuir turquoise, je trouvais qu'elle en imposait. Le vêtement a ce super pouvoir de donner de la confiance en soi, de porter. Le seul souci, c’est qu’elle ne pouvait pas marcher confortablement dans ses jupes crayons des années 80 ! En repensant Molli, j’ai donc eu envie de proposer des silhouettes qui subliment… mais faites pour le quotidien, la vraie vie, le mouvement. Des pièces qui ne déçoivent jamais et que l’on peut chiciser ou calmer à l’envi. Ni déguisée, ni trop apprêtée. Molli est une marque plaisir. Une marque pure, raffinée, délicate, pleine de savoir-faire, rassurante. »
Suivre son instinct
« J’aime les signes. J’adore l’idée que des choses arrivent sur mon chemin et qu’il faut rester en alerte pour les voir. Le hasard n’existe pas tellement : on le crée, son hasard ! J’ai tendance à parler de mes projets autour de moi. Même quand je ne suis pas encore très sûre. Des conversations que je nourris naissent des choses nouvelles, des connexions, de nouvelles idées. Ma vision se précise, s’affine. C’est en échangeant avec des personnalités et expertises toutes différentes que je trace le sillon qui me convient. Toutes nos mailles sont des créations exclusives. Le résultat d’un travail sensoriel. »