L’interview-café de Grégoire Missoffe, fondateur de Les Esquisseurs

Le Bon Marché de Noël
Le Bon Marché de Noël

Publié le 2 décembre 2025


L’interview-café est un rendez-vous mensuel de La Gazette du Bon Marché Rive Gauche. Et par « rendez-vous », on veut dire qu’il est à la fois digital et physique — un moment partagé en magasin, que l’on vous raconte ici.


Un hiver, Grégoire se lance en quête du parfait cadeau personnalisé à offrir à ses parents. Dans sa poche, se trouve un peu cornée, une photo de sa maison de famille. « Pourquoi ne pas en faire un dessin ? Quelque chose que l’on conserverait longtemps. » Alors, il cherche. Il trouve une illustratrice… qui prend du retard. Beaucoup de retard. S’ensuit le choix du papier, l’impression, l’encadrement, la livraison. Résultat : le parfait cadeau de Noël arrive… six mois plus tard. Une catastrophe ? Pas le moins du monde. De cette aventure, Grégoire retient la plus précieuse des leçons : rien ne vaut l’émotion que procure un cadeau bien trouvé. Sous la grande rotonde de Rose Bakery, au deuxième étage du Bon Marché Rive Gauche, le fondateur de Les Esquisseurs nous raconte comment cet événement l’a amené à créer une marque hautement émotionnelle.


©Le Bon Marché Rive Gauche

RENCONTRE

La Gazette : Bonjour Grégoire, quelle joie de vous retrouver ici. Vous êtes le fondateur de Les Esquisseurs, à l’origine de ces jolies affiches personnalisées. Pouvez-vous nous présenter votre marque ?


Grégoire Missoffe : Nous sommes une entreprise de personnalisation graphique. Depuis trois ans, nos illustrateurs et illustratrices transforment, à la main, une photo en dessin. Nous créons un service clé en main et nous occupons de tout : de la prise de brief à la livraison, en passant par l’impression. 


— Grégoire commande un café allongé. L’entrepreneur profite de cette accalmie avant de rejoindre le tumulte de l’espace éphémère Les Esquisseurs au rez-de-chaussée du Bon Marché. 


La Gazette : Paysage, lieu, portrait, animal : vous proposez aujourd’hui une riche palette d’illustrations personnalisables. Racontez-nous. 


Grégoire Missoffe : Nous avons débuté avec les maisons et les lieux émotionnels, car c’est là que tout a commencé. Puis nous avons petit à petit étoffé notre offre. En début d’année, avec l’exposition « Je t’aime comme un chien », nous nous sommes essayés aux portraits d’animaux. Cela a beaucoup plu ! Il nous arrive aussi parfois de réaliser des faire-part de mariage, des plaquettes d’évènements, des affiches d’hôtels, de restaurants et d’entreprises. On se plaît à moduler notre personnalisation graphique pour qu’elle réponde à vos besoins.

« Nous avons débuté avec les maisons et les lieux émotionnels, car c’est là que tout a commencé. »

— Grégoire Missoffe, Fondateur des Esquisseurs


La Gazette : Je viens de passer commande chez Les Esquisseurs. Guidez-moi pas à pas sur votre processus. 

 

Grégoire Missoffe : Lorsque vous passez commande, nous vous posons quelques premières questions. Pêle-mêle : voulez-vous un titre ? Quel est le format souhaité ? Quelle orientation (paysage ou portrait) ? Y a-t-il un élément à supprimer ou au contraire, à rajouter ? Une fois le brief construit, il est repris par l’un de nos illustrateurs. Durant cinq à six jours, il travaille jusqu’à obtenir la première ébauche que nous vous envoyons pour validation. À ce moment-là, on peut encore tout modifier, c’est le grand avantage du 100 % personnalisable : couleurs, typographie, décor. Une fois l’affiche validée, nous l’envoyons en impression, puis la faisons livrer chez vous. Et puis, parce que tout est fait à la main, il faut penser à anticiper. Pour assurer une livraison sous le sapin, par exemple, on prévoit 15 à 30 jours à compter de la commande pour avoir la latitude de faire des aller-retour et de prévenir certains aléas que nous ne pouvons pas contrôler (l’envoi postal notamment). Alors, bien sûr, on a mis en place des petites attentions : la possibilité d’avoir une illustration digitale à glisser sur la pile de cadeaux ou celle d’offrir un bon cadeau pour une future commande sans délai particulier. 

La Gazette : Et c’est justement pour toutes ces émotions que, finalement, c’est le cadeau parfait, non ? 


Grégoire Missoffe : Exactement ! Ce qui nous plaît c’est de magnifier et d’immortaliser une photo qui compte et ça, c’est quelque chose que l’on partage intimement avec notre clientèle. Il y a une forme d’immense gratitude à regarder cet endroit que l’on connaît par cœur d’une manière différente. Vous n’avez pas idée de toutes les histoires que nous entendons. Certaines nous déclenchent un fou rire quand d’autres font naître la larme à l’œil. 


— Grégoire éclate de rire en repensant à cette cliente qui avait donné un titre à son illustration : La petite maison moche. « J’ai trouvé ça assez cocasse, assez drôle. La maison était peut-être un peu sommaire, mais elle débordait d’émotions, ça se voyait et la cliente en jouait. On se couche heureux. »


La Gazette : Vous concevez puis fabriquez tout en France ? 


Grégoire Missoffe : Nos illustrateurs travaillent de chez eux, majoritairement en France, mais cela peut varier. La fabrication, l’impression et l’emballage sont, quant à eux, effectivement, faits en France — avec nos partenaires en Rhône-Alpes et en Bretagne. Vous faites bien de poser la question, car c’est quelque chose sur lequel on ne communique pas énormément : cela me paraît tellement évident ! 



« Ce qui nous plaît c’est de magnifier et d’immortaliser une photo qui compte et ça, c’est quelque chose que l’on partage intimement avec notre clientèle. Il y a une forme d’immense gratitude à regarder cet endroit que l’on connaît par cœur d’une manière différente. »

— Grégoire Missoffe, Fondateur des Esquisseurs

La Gazette : À l’occasion des fêtes, vous avez inauguré votre espace au rez-de-chaussée du Bon Marché. Pour une marque digitale, qu’est-ce que cela vous fait de vous retrouver dans l’effervescence d’un grand magasin parisien ? 

 

Grégoire Missoffe : Nous occupons un très bel espace pendant deux mois, jusqu’à fin décembre. C’est la deuxième fois que nous sommes au Bon Marché [NDLR : la première fois en février 2025 pour l’exposition « Je t’aime comme un chien »]. C’est une très belle expérience pour nous. Nous testons de nouvelles choses et puis cela nous permet de discuter en direct avec nos clients. C’est extrêmement inspirant. Et puis, notre concept s’accorde parfaitement avec l’esprit de Noël et les cadeaux. Je suis ravi !