Le Bon Marché, un chef d'œuvre de l'architecture métallique

Art & Culture
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Publié le 7 octobre 2024


Lieu emblématique parisien, adresse incontournable de la rive gauche, architecture remarquable. Imaginée par Louis-Charles Boileau et Armand Moisant, Le Bon Marché Rive Gauche s’est fait une place de choix sur la scène architecturale française. En 1879, l’ingénieur-constructeur Gustave Eiffel est invité à préciser la technicité du 24, rue de Sèvres. 10 ans avant l'inauguration de la tour Eiffel, il apporte son expertise aux chantiers d’agrandissements du Bon Marché. La Gazette s’est plongée dans les archives du Bon Marché pour tisser le fil d’une exécution aussi exigeante que novatrice.


© Le Bon Marché Rive Gauche

Aux origines de l’architecture du Bon Marché

Près de 30 ans après sa création, Le Bon Marché entreprend de grands travaux d'agrandissement et confie ce chantier à l'architecte Louis-Charles Boileau, accompagné pour la structure intérieure par les Ateliers Moisant. Conduits d’une main de maître par l’ingénieur Armand Moisant, ces ateliers élaborent la structure intérieure du Bon Marché qui convoque les dernières innovations en termes d’architecture industrielle. Nom emblématique des constructions métalliques françaises, du Grand Palais au pont du Midi, Armand Moisant met au point une ossature là aussi en métal pour le grand magasin. Son poids ? Il supplante celui de la tour Eiffel. 8000 tonnes, contre 7500 pour la dame de fer. Le 7ème arrondissement devient le théâtre d'expérimentations architecturales. 


Portrait d'Armand Moisant par François-Martin Kavel

« La quasi-totalité des charpentes métalliques des magasins du Bon Marché et de leurs annexes ont été construites par les Ateliers Moisant-Laurent-Savey, sous la direction de M. C.-L. Boileau (dans le texte), Père, et de M. L.-H. Boileau, Fils, Architectes. »

— Documentation du Musée d’Orsay enregistrée par le service Culture et Patrimoine du Bon Marché.

Une technique précise et audacieuse

Pour habiller cette charpente, les Ateliers Moisant mettent en pratique une technique innovante : de vastes verrières enrichies de faux plafonds et garnies de vitraux. Un héritage emblématique, décoratif et caractéristique du Bon Marché tel que nous le connaissons aujourd’hui. 

Des agrandissements pilotés par Gustave Eiffel

Une décennie avant la construction de la tour Eiffel, Le Bon Marché confie à l’ingénieur le soin de préciser les agrandissements techniques de son magasin, en 1879. Des travaux structurels liés à l’ossature métallique du bâtiment qu’il qualifie dans une correspondance adressée à son père le 19 mars 1879, de « très grosse affaire ».



Coupe de la structure métallique du Bon Marché © Patrimoine Le Bon Marché Rive Gauche


Coupe transversale du Bon Marché, 1887 © Patrimoine Le Bon Marché Rive Gauche